Le café de spécialité vogue en pleine contradiction. D’un côté, les producteurs font des efforts immenses pour développer une caféiculture plus équitable et plus durable. De l’autre, on embarque le café vert fraîchement récolté sur d’immenses cargos qui carburent au fioul lourd, l’un des combustibles les plus polluants de la planète.
Pour Alexandre Bellangé, directeur général de Belco, sourceur et importateur de café vert en Europe, il est impensable de vouloir s’engager dans une démarche de sourcing vertueuse sans se préoccuper de la question du transport du café. « Rendre son transport plus durable est une nécessité, ce n’est pas un argument de vente, ni une action de communication. C’est de notre responsabilité. » D’accord, mais comment on fait ?
Des voiliers cargo pour changer de paradigme
La solution, Belco l’a peut-être trouvée en nouant un partenariat avec TOWT, une jeune compagnie maritime qui a fait du transport de marchandises à la voile son cheval de bataille. L’objectif ? Embarquer les premiers conteneurs de cafés verts à bord d’un voilier cargo en 2022, puis parvenir dès 2025 à acheminer de cette manière au moins 50% du volume total importé chaque année par Belco en Europe.
Évidemment, cette ambition a un prix. Le transport maritime à la voile coûtera en moyenne pour Belco de 6 à 7 fois plus cher que le transport maritime au fioul. Mais la répercussion sur le prix final payé par le consommateur sera finalement très modeste en regard du gain environnemental enregistré : à peine 10 centimes d’euros pour un sachet de 250 grammes de café.
C’est le prix à payer pour avoir un café vraiment durable d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur. Et il n’est finalement pas si élevé. Ohé !
Pour regrouper l’ensemble de ses actions en faveur du développement durable, Belco lancera très prochainement son programme « ACT FOR COFFEE » pour que chaque café sourcé par l’entreprise soit associé sur le terrain à un projet concret. Affaire à suivre !